L’expression “Troisième Sophistique” a commencé à être utilisée, à partir des années 1990, pour désigner les orateurs et rhéteurs grecs du ive siècle après J.-C., et elle a suscité des débats. Les principales questions qui se posent portent sur la définition et l’extension chronologique du concept auquel renvoie cette expression : s’applique-t-elle aux praticiens et aux théoriciens de la rhétorique au sens strict, ou doit-elle être élargie pour inclure d’autres catégories d’écrivains et d’intellectuels ? Est-elle limitée au ive siècle après J.-C. ou se prolonge-t-elle jusqu’aux siècles suivants ? S’agit-il seulement des païens, ou existe-t-il aussi une Troisième Sophistique chrétienne ? Ces questions pouvant admettre des réponses diverses, les choix que l’on opère engagent la manière de concevoir le rôle de la rhétorique dans la société et la périodisation de l’histoire de la rhétorique.

Une autre voie d’approche, qui n’a pas encore été explorée, consiste à se demander dans quelle mesure les auteurs de la Troisième Sophistique se rattachaient délibérément à leurs prédécesseurs de la Seconde Sophistique et voulaient prendre la suite de ceux-ci ou rivaliser avec eux, tel Libanios par rapport à Ælius Aristide.

Au total, la Troisième Sophistique se révèle un concept utile, qui invite à des questionnements heuristiques et fait progresser l’étude de l’Antiquité tardive. Ce concept permet de mieux définir les changements et la continuité, du point de vue de l’histoire de la rhétorique, et éclaire les phénomènes culturels, religieux et socio-politiques.

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